Chaque année, fin février, de 12h à 17h30, l’association célèbre le nouvel an lunaire !
par Antoine !
Photos d’Antoine Giard est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité – Partage à l’Identique 3.0 non transcrit.
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Seollal, ou l’alchimie des cœurs vaillants
par Hélène Charbonnier
A la maison de Christine, siège social de l’association Racines coréennes, Maisons Alfort, un matin du monde pas comme les autres…
« Bonjour ! Installez-vous pour le café, et sentez-vous comme à la maison ! »
En accueillant tout en gentillesse à 10h chez elle des guerriers, membres bénévoles et surtout « sur-actifs » de Racines coréennes, Christine ne se doute peut-être pas que les larges sourires et les traits plutôt sous le signe de la fraîcheur seront en fait signes annonciateurs d’une journée « Sollal » encore plus dingue (cependant délicieuse) que celle des années précédentes ! La différence réside dans un rendez-vous fixé à 10h au lieu de 9h les années précédentes ! Une heure de sommeil de gagné, les guerriers l’apprécient tout en buvant le café préparé avec bienveillance par Christine dans sa super cuisine aux deux éviers donnant sur balcon-terrasse. Et puis, un guerrier de sang coréen peut bouillonner de stress tout en ne levant pas le sourcil et en ne laissant rien paraître, même s’il a mal dormi malgré une heure de sommeil en plus.
« Hum… qu’ils sont bons ces biscuits !… »
Nous sommes « Jour J », ou « Day-1 », le 26 février 2011, jour de gloire pour les « warriors » de Racines coréennes, jour qui s’avèrera bien exceptionnel parce que le Sollal, nouvel an selon le calendrier lunaire le vaut bien, avec des zestes d’imprévus, et des « oh… et puis on fait comme ça tant pis », mais une énorme sous-couche de crème au plaisir assurément.
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La sous-couche de crème au plaisir… plaisir d’un goût de vivre, sans communautarisme, d’être tout simplement soi-même et comme les autres, pour les autres et pour soi. Le plaisir d’agir tout au long de l’année au sein de Racines coréennes (et pas seulement qu’à l’occasion du Sollal), avec chacun qui connaît son rôle et « s’occupe » activement pour que les activités de l’association soient menées au mieux et à bien.
Le goût de vivre et du plaisir se cultive. Chaque guerrier le gère et en toute « autonomie ». Et c’est ainsi que quelques mois auparavant, notre boite numérique pour les courriels parfois spam, parfois importants, et souvent aliénants, réceptionne une « PJ » en .pdf de notre « Nico’s Cat » (notre guerrier-mascotte en raison de son très agréable visage, de son sourire de tombeur, et plus implicitement en raison de sa capacité à intégrer la gestion des délais et à anticiper). La force de sa présence réside dans sa discrétion, et l’affiche qu’il envoie par email ce jour-là laisse les membres destinataires d’abord stupéfaits car c’est du spectacle qui demande un temps de contemplation, puis rapidement suscite une boucle de messages dithyrambiques parsemés de « Waouh ! », de « Génial ! », de « Bravo ! », de « Qu’elle est belle ton affiche Nico ! », bref, on raffole de Nico et de ses réalisations graphiques ! Foi de guerrier ! (NB : Nico est un « warrior »méga craquant à la gestion du stress semblable à celle d’un moine bouddhiste, d’où la clarté de son esprit et son sens intuitif de l’anticipation.) L’affiche du Sollal 2011 est ainsi prête en avance. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Au fait, il n’y aurait pas une coquille pour le mot Sollal de l’affiche ?? », celle-ci se retrouve tout en beauté sur la page Facebook de l’association, avec un texte d’annonce présentant le « Jour J » aux petits oignons ; et « Toinou de Rouen » de le relayer sur le forum du site après avoir obtenu dans le feu de l’action des enthousiasmés que le mot Sollal puisse être raisonnablement corrigé par Nico, encore là aussi d’un calme olympien.
Dès lors, la tension de l’échéance monte, mais tout relativement, car très objectivement, d’une part les guerriers sont rompus à l’exercice de la préparation du Sollal, débrouille à la clef, mais débrouille maîtrisée, et d’autre part, les guerriers ont une référence commune, qui n’est pas moins que la « To-Do List » reconduite d’une année sur l’autre aux soins denotre Warrior Générale, Mademoiselle Aurélie, jolie « butterfly » depuis son fard bleu sur les yeux jusqu’au bout de ses ongles, et redoutable dans sa mission d’inventaire !
« Cf liste 2010 » nous indique Aurélie, preuve de l’effet d’expérience dont nous bénéficions. Les guerriers maîtrisent incontestablement. En effet, les rouleaux de papier rouges ou bleus ne se coupent pas sans ciseau, les rouleaux devenus nappes ne glissent pas des tables s’il y a du ruban adhésif collé dessous, le Soju ne se boit que dans des « petits » verres et « à Soju » et de chez « l’épicerie coréenne », pardi !, etc. Heureusement que le Président de tous les guerriers ajoute enfin, qu’il conviendra de ne pas oublier dans la liste de faire mention de laBH : la « Bonne Humeur ». Ah… Que serions-nous sans les éclairages de notre Président…
Un Président qui « s’occupe » de dossiers de Président, avec pragmatisme et diplomatie. « Alors, pour les lots, cette année… » Tout est dit, stop. L’enjeu, le clou, l’événement, bref, nous y voilà, le premier prix de la « TOMBOLA » ! Pour les autres prix, le Président « gère » aussi, et « opère » son relationnel au gré des quatre saisons de l’année.
De même que pour la réservation de la salle municipale du Moulin Brûlé, Ile de Charentonneau, chaque année en août, là aussi, le Président « assure ». Le Président de tous les guerriers s’occupe, gère, opère, assure et surtout « impulse » quand même parce qu’il le faut bien deux ou trois réunions de préparation du « Jour J » ! Cependant, aller à ces réunions est bien une sous-couche de crème au plaisir, car le Président « reçoit » et « cuisine ». Si ce n’est pas de l’éclairage ça ! Des « Warriors » nourris soulèvent des montagnes, et rien qu’avec le mental !
« Lolotte » adore manger. C’est elle qui compte et recompte les bulletins de papier, et tapent sur les « liasses » de chèques reçus pour que les blocs s’empilent au carré. Elle tape aussi avec rigueur sur son clavier pour établir la « Liste Excel des Inscrits » qu’elle devra apporter le « Jour J » pour la « Caisse des Inscrits ». Elle précise que pour les caisses justement, la monnaie, le fond de caisse, ne vient pas de la machine de La Poste mais de la Banque. Pfff… les guerriers Racines coréennes sont évidemment hyper PROfessionnels, et Lolotte manipule avec professionnalisme chèques, coupures et pièces. Plusieurs lots de pièces de montant différents.
Même symphonie que pour la préparation du fond de caisse, Lolotte passe commande sur internet des « Boissons De l’Apéritif », ce qui optimise bien plus le process que dans l’hypothèse d’un déplacement physique et en voiture en GMS (Grande et Moyenne Surface). Plusieurs lots de Coca, d’eau minérale et de bangas (non : de jus d’orange).Panier de commande online rapidement exécuté pour un process efficace, livré à la « Maison de Christine » ou « Chez Christine », 48 heures exactement avant le « Jour J », stocké au garage par Ben, LE fils adoré de Christine et adoré des guerriers, balancé dans les malles (coffres de voiture) dès après le café le matin du « Jour J », soit exactement, vers 10h30, samedi 26 février 2011.
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« Où est ma ‘To-Do List’ ? » s’inquiète Aurélie. « Hélène, les programmes ? »
Yes I ! Côté Vice-Présidence des guerriers, l’affaire fut douce. D’abord, un dîner chez Kim & Kim, métro Nation, afin de sesustanter, puis en fin de repas, de briefer le restaurateur sur les plats au menu du « Jour J », et ceci, tout en bénéficiant de l’éclairage Présidentiel ;le Président des guerriers ayant répondu présent pour rejoindre la Vice-Présidente, et joindre l’utile à l’agréable, dîner, briefer et surtout narrer les temps forts 2010 de ses visites touristiques en terres méconnues.
Ensuite, la mise en pages de la maquette du programme était dans les attributions de la Vice-Présidence. Unprocess intimement lié à la bonne opérabilité de la machine qui photocopie et qui imprime. Et, « miladiou ! » LA SEULE machine méga super laser couleur quadri n’a plus de « toner » et l’armoire métal années 60’s se trouve vide de fourniture… Dans l’ombre du tourment, rien de tel qu’une ramette de papier « jaune » pour parvenir à colorer le projet… Résultat mitigé après tant d’effort en travail infographique et une impression noir et blanc, paramétrée au taquet sur le contraste, afin de rentabiliser le noir et les trames sur le papier de couleur en 200 exemplaires.
A noter qu’heureusement, J-2, les parents de la Vice-Présidente sont arrivés à Paris, après grosso modo 10heures seulement de micheline SNCF rouerguate, dit « train », et sont derechef consignés à plier en deux chacune des 200 pages A4 en deux sur la largeur pour faire un A5. Ils s’y emploient avec la même force et la même détermination que pour le ramassage des châtaignes sous les feuilles d’automne au bâton de hêtre ou enlever les nerfs à la pointe du Laguiole d’un foie destiné à être « gras » à très long terme.
Enfin, le matin du « Jour J », Hélène, apaisée,peut ainsiglisser peu après 10h30au Warrior Général que le « Programme de la journée »a bien été imprimé et plié, dans un nombre suffisant pour les inscrits au Sollal, et procéder à l’embarquement de ses parents dans le chargement collectif des malles. Elle racontera pour la « BH » l’appel reçu la veille du Président des guerriers l’informant qu’il était tombé de son scotter-modèle-de-citadin… et combien de battre son cœur s’est arrêté… à en oublier à la brasserie de la Place des Vosges la boite de ses Camper tout neuf. Ils furent pourtant choisis et achetés après une très longue hésitation avec un autre modèle.
A exactement 10h45, boissons, lots de tombola, rouleaux pour futures nappes rondes, verres à Soju de l’épicerie coréenne, ciseaux, rubans adhésifs, fond de caisse, programmes, et une multitude d’autres courses, matériel et effets personnels se trouvent dans les malles.
A 11h, le déchargement des voitures à la salle du Moulin Brûlé commence, sous le signe de la bonne humeur bien sûr, et sous la pluie aussi. Les hommes calent les bouteilles de vin en cuisine, d’autres raccordent le matériel sono, mais en fait ne le peuvent pas car il manque une rallonge.Aigo ! Les femmes coupent dans le papier méga vite et hyper speed (Note : plus vite qu’Aurélie B, tu meurs ! ; Aurélie B., c’estla benjamine mais la plus guerrière des guerriers ; Aurore P., guerrière plus âgée, coupe de manière plus appliquée mais plus lentement !), et scotchent les nappes, mettent les 180 assiettes, verres à eau et verres à soju, baguettes et cuillères. Le groupe HaidongGumdo arrive en avance pour s’échauffer et sont plutôt sollicités pour aller acheter LA rallonge à l’épicerie la plus proche.
« Toinou ! ton PC ? tu l’as apporté, heing ? » Bien sûr, Toinou pense à tout, mais n’a pas plus que deux bras et deux jambes. Il doit finir de s’arracher sur les paramétrages du couple micros-enceintes à positionner stratégiquement dans la salle pour un son optimisé, puis il court dare-dare au premier étage, lieu florissant d’un grand déballage, avec les Boissons De l’Apéritif, les Gâteaux de l’Apéritif, les livres du libraire d’Apokalyps, les objets coréens du stand Racines coréennes.
Un peu avant midi, quand la salle au rez-de-chaussée prend des allures républicaines avec les tables rondes revêtues de rouge ou de bleu, et que les cuisines fument de vapeurs de bulgogi, le premier étage lui aussi se clarifie, les espaces se distinguent, entre « The Corner Shop des objets de Racines coréennes », le « Bookstore d’Apokalyps », et le saint des saints : le BAR. Tout fourmille, à l’exception d’une torpeur dans un coin du 1er étage. Mais que se passe-t-il ?
« Non, plutôt là.
– Ou peut-être c’est mieux de ce côté ?
– Mais non, il faut regarder là où il y a les prises ! et donc là, c’est pas possible.
– Bon, Toinou, on a quoi comme longueur de câble ?
– Purée, mais c’est le câble de ton mini-PC ou celui du projecteur qui est trop court ?
– Et si on le positionne vers l’ascenseur, plus près des escaliers ? Il y a une prise dans le sol, regarde !
– Bon, moi je descends, je vous laisse faire, les invités sont aux vestiaires. Ah ? Tiens, mais c’est bien là ! »
Le Président des guerriers entreprend alors le déplacement de l’écran, et tel un GI des forces armées US, éclate légèrement le plafond en levant trop haut la tige.
Toinou et Eric, « Chef guerrier des modos » (modérateurs du forum) pouffent, et reprennent la main quand le Président constate bien soulagé aucun dégât in fine… PC, câbles et autres matériels compliqués seront finalement descendus et installés au rez-de-chaussée, afin que les convives profitent du diaporama souvenir en photos projeté tout au long de la journée.
Le Président entreprend ensuite un tour des points chauds de la salle :
Christine et Aline, au stand de vente d’objets ;
Eric D., Ben et ses potes, et Bob au bar ;
Toinou et Eric la tête dans la lumière du projecteur du diaporama ;
Aurélie B, qui prépare les cintres et les tickets du vestiaire, et toujours en super forme ;
Lolotte à la caisse of course, accompagnée de Priscille, la rédac’ chef du Hamkae, avec son homme et sa petite Daphnée sur les genoux ;
Dédé et son appareil photo super numérique ;
Aurore et son « doudou » finalisant le dressage des tables et du vin ;
L’équipe de Kim & Kim aux fourneaux et en nage, disposant 180 assiettes de Kimchi sur les dessertes, les étagères, bref, sur chaque centimètre carré de surface plane de la cuisine ;
La troupe de sabre coréen, HaidongGumdo sautillant ;
La troupe de choristes du Chœur coréen de Paris dans saloge et murmurant des vocalises, leur pianiste se déliant les doigts sur le synthé et adoucissant les dernières minutes avant le rush du big bang.
Puis, tout s’accélère, les invités étant toujours d’une grande ponctualité, il est midi, et les filles « pali pali » courent aux toilettes enfiler le hanbok, vérifier auprès du miroir si tout est en place et il y en a des sous-couches de vêtement et des nœuds à faire !, puis rejoignent leurs postes, en essayant de ne pas se tamponner avec les plus petits qui cherchent déjà à investir tous les recoins interdits du lieu. Sacrebleu !
Bénévoles vaillants, membres ou non-membres, la fourmilière de guerriers est prête et briefée sur le déroulé de la journée, le « go ! » de la journée avec le début du service des Boissons de l’Apéritif est lancé.
L’alchimie des cœurs à l’ouvrage appelle au plaisir du partage en famille, tout simplement. En témoignent les yeux pétillants devant un norigae du stand d’objets ou un manwha venant de paraître, ainsi que la convivialité régnant autour du BAR au premier étage !…
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce qui se passe entre 12h30 et jusqu’à 17h un « Jour J », jour du Sollal de Racines coréennes, fête de la nouvelle année lunaire, venez plutôt le partager avec nous en février 2012, et sous le signe de la BH !
Programme 2011 :
Accueil
par Monsieur David Hamon,
Président de Racines Coréennes
Discours
de Monsieur Ho PARK,
Consul
Démonstration de Haidong Gumdo dirigée par Maître Jean-François Capozzi de l’Association Française de Haidong Gumdo.
*Hai fait référence à la mer, mais également au soleil.
*Dong fait référence à l’Est et également au soleil, spécifiquement
l’énergie de la lumière dégagée par le soleil.
*Gum signifie épée, sabre.
*Do est utilisé ici pour traduire une approche tant physique que mentale
construisant une personnalité forte, en un mot, la Voie.
Vente de tickets et tirage de la tombola
(2€ le ticket; 1er prix : billet d’avion Paris/Séoul/Paris)
Défilé et élection de « Miss ou Mister Hanbok »
Animation musicale assurée par le Chœur coréen de Paris
Chef de chœur : SEO Jeong Nam
Pianiste : SON Sung Min
19 choristes français et coréens présentent un extrait de leur répertoire de chants traditionnels coréens